
Sarcophages de Haute Magie
Il est vrai, sans mensonge, certain, et très véritable : Ce qui est en bas, est comme ce qui est en haut ; et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, pour faire les miracles d’une seule chose. Et comme toutes les choses ont été, et sont venues d’un, par la médiation d’un : ainsi toutes les choses ont été nées de cette chose unique, par adaptation. Le soleil en est le père, la lune est sa mère, le vent l’a porté dans son ventre ; la Terre est sa nourrice. Le père de tout le telesme de tout le monde est ici. Sa force ou puissance est entière, si elle est convertie en terre. Tu sépareras la terre du feu, le subtil de l’épais doucement, avec grande industrie. Il monte de la terre au ciel, et derechef il descend en terre, et il reçoit la force des choses supérieures et inférieures. Tu auras par ce moyen la gloire de tout le monde ; et pour cela toute obscurité s’enfuira de toi. C’est la force forte de toute force : car elle vaincra toute chose subtile, et pénétrera toute chose solide. Ainsi le monde a été créé. De ceci seront et sortiront d’admirables adaptations, desquelles le moyen en est ici. C’est pourquoi j’ai été appelé Hermès Trismégiste, ayant les trois parties de la philosophie de tout le monde. Ce que j’ai dit de l’opération du Soleil est accompli, et parachevé.
La Table d'Émeraude


Dans le jardin des cieux où murmure le vent,
Purifie les pierres, les gemmes du temps,
Comme des gouttes de rosée au matin clair,
Sculptant l’esprit en éclats d’éther.
Trace un cercle de sel, comme un halo sacré,
Un rempart d'éclats blancs, d'où l'ombre s'est retirée,
Au cœur d'un chaudron, accueillant dans son creux,
Les mystères embrasés des rêves audacieux.
Dépose avec soin le fagot de noisetier,
Et de prunellier, reflet d’un passé oublié,
Un tressage de nature, une promesse d’amour,
Dans le ventre de l’âtre, éveillant le jour.
Sur cette offrande ardente, s’étalent les ingrédients,
Un mélange d’étoiles, un souffle vibrant,
Ajoute la prière, un chant de l'âme en fête,
Dans l’écrin des cendres, là où le monde s'apprête.
Avec délicatesse, attise le feu qui dort,
Comme on réveille un cœur dans le tumulte du sort,
Laisse les flammes s’étirer, dansent comme des pensées,
Quand l’embrasement éclot, l’univers est apaisé.
Et lorsque la chaleur embrasse les senteurs,
Lance l'encens, éther d’hier, libère les ardeurs,
« Do ut des » s'échappe, murmure divin,
Dans le souffle du cosmos, un lien sans fin.
Récupère les cendres, souvenirs de ce rite,
Dans la petite bouteille, la magie s’affrite,
Et les pierres, compagnes de ton voyage entier,
Se dressent auprès de toi, gardiennes de la clarté.
Ainsi se lève, tel un phénix dans la nuit,
Le sarcophage des astres, secret de l'infini,
Dans le silence étoilé, demeure éveilleur,
De l’écho de la vie, et de l’amour en splendeur.
